Festival Télérama 2020 du 15 au 21 janvier 2020
Sibel
1h35 - 2018 -
Drame - allemand, français, turc, luxembourgeois
De : Guillaume Giovanetti, Çağla Zencirci
Avec : Damla Sönmez, Emin Gürsoy, Erkan Kolçak Köstendil
Sibel
Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle.
Prix du jury des jeunes, Prix de la Presse, Prix du Jury Oecuménique au festival de Locarno et Prix du Public, Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma aux rencontres cinématographiques de Cannes
Fable limpide, vibrante, d'une éblouissante beauté panthéiste, sur une libération puissamment intime et potentiellement collective, Sibel refuse la simplicité de sa version enfantine mais embrasse la complexité et la dureté, la douleur et le doute. Ainsi le film atteint-il la dimension du mythe à métaphores gigognes, à strates de sens multiples. Avec au centre, au coeur, palpitante et sublime, sibylline et incroyable, une inoubliable héroïne aux yeux plus grands que le monde dans sa vallée. Sibel, en un seul mot, qui ne dit mot.
Cette année, le tandem de réalisateurs Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti entrent en compétition avec Sibel pour le Concours International du Festival de Locarno, proposant un film puissant, imprégné d’une atmosphère mystérieuse, voire par instants mystique. Comme les réalisateurs eux-mêmes l’ont précisé, c’est la première fois qu’ils abordent un récit avec une actrice professionnelle, la troublante et séduisante Damla Sönmez, qui offre dans le rôle de Sibel une performance poignante qui a remporté l’appréciation unanime de la presse. Le thème du film, porté par son actrice principale, aborde la peur de la différence, souvent par méconnaissance, et le rejet de l’altérité quand elle ne nous ressemble pas. Le film, touchant, suscite de nombreuses réflexions et distille une atmosphère resplendissante à l’instar de Sibel elle-même.